Analyses

Le CIFSOM derrière les barreaux ?

« Un coupable ! Vite un coupable ! »

Un coupable, mais un coupable de quoi ? Un coupable de l’ambiance délétère qui s’est abattue sur le village depuis quelques mois. Plus précisément, depuis qu’un projet de fusion  a été décidé par quelques conseillers municipaux et maintenu contre vents et marées alors que les Audoniens ont déjà exprimé de nombreuses manières leurs réserves, que ce soit aux réunions publiques du mois de mai 2016, à travers une pétition signée par quasiment 400 personnes, ou les 83 demandes personnelles de référendum, ou la vingtaine de photos pour Saint-Ouen, ou la cinquantaine de participants au pique-nique citoyen et j’en passe..

Pour la mairie un suspect semble évident : le CIFSOM… Étonnant…

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Mercredi après-midi ma femme a reçu la visite d’un gendarme. Celui-ci a expliqué la raison de sa visite: madame Adrast portait plainte contre X pour dégradation de matériel public par le biais d’un  morceau de scotch posé sur des panneaux d’entrée de ville le 28 septembre. Bien, mais alors pourquoi venait-il chez nous ce gendarme ?

Tout simplement parce que madame Adrast, sans formuler d’accusation précise avait un suspect en vue : le Collectif d’Information sur la Fusion Saint-Ouen/Montreuil.

Il était un peu embêté ce gendarme. En tant qu’agent de la fonction publique il remplissait avec sérieux, rigueur et en toute impartialité sa mission, comme il se doit. Mais quand même !

En ces temps troublés ou les missions de la gendarmerie et des gendarmes on pris un tour encore plus important dans notre société et où la tâche ne manque pas, se retrouver à gérer une plainte comme ça, ce n’est pas évident quand on fait son travail avec la conviction de son utilité !

D’ailleurs on aurait pu lui poser la question à ce gendarme : »et si la plainte avait été déposée par un particulier aurait-elle été prise ? » mais c’aurait été un peu cruel pour lui qui ne faisait que remplir sa mission au mieux.

Du coup il m’a fallu, un tant que « membre historique » du CIFSOM, aller à la gendarmerie pour une audition.

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Rendez-vous à la gendarmerie…

J’ai dû expliquer au gendarme, qui semblait très intéressé, la situation sur Saint-Ouen-les-Vignes depuis qu’un beau jour de mai les habitants avaient découvert dans leur boite-aux-lettres un petit papier jaune de la mairie…

Je lui ai expliqué les craintes de tous les Audoniens concernant leur école menacée de regroupement par une fusion. En tant que fonctionnaire je suis certain que l’évaluation du risque réel en la matière ne lui aura pas échappé, mais aussi concernant les hausses d’impôts, la disparition de la mairie, les changements d’adresse. Je pense que s’il n’avait jamais entendu parler de cette fusion entre Saint-Ouen et Montreuil, il aura eu l’occasion de se faire lui aussi son opinion sur la question mais, en tant que fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions, ne l’a surtout pas exprimée.

Ensuite, alors qu’il me signalait que la balade du cercueil et l’arrêt au monument aux morts n’avait pas été appréciée par la municipalité, je lui ai répondu qu’il n’y avait rien de répréhensible là-dedans. Il en a convenu aisément. J’ai ensuite développé sur l’incompréhension qui existait depuis le début entre certains membres de l’équipe municipale et le Collectif et qu’il ne s’agissait pas d’une surprise d’en arriver là aujourd’hui puisque nous étions confronté depuis le début à une certaine hostilité. Je lui ai évoqué les mails injurieux qui auraient été envoyés à madame le maire,  les démissions qui ont eu lieu dans certaines commissions, mais aussi les retours de courriers dans la boite-à-idées de la mairie, les courriers personnels qui avaient été adressés à la municipalité, ou encore le mépris affiché par certains conseillers municipaux qui tenaient du bout des doigts et en se pinçant le nez un courrier envoyé par le Collectif pendant un conseil municipal, ou qui refusaient de répondre aux questions posées par des membres du Collectif…

Le point de vue des Monthy Pythons 

Le gendarme n’a évidemment pas fait de commentaire mais je jurerais qu’il n’a pas trouvé tout cela très sain. Force est de lui donner raison. Comment un élu peut-il accepter l’idée que l’ambiance dans son village soit ainsi affectée à cause d’un projet qu’il s’entête à vouloir faire passer alors que tout les indices portent à croire que les habitants n’y sont pas favorables ? Comment un élu peut-il accepter de compromettre ainsi la tranquillité de ses administrés en voulant imposer une fusion dont la plupart ne veulent pas ?

C’est une énigme mais avec cette petite aventure nous avons au moins un élément de réponse : par le déni de réalité. Suspecter le CIFSOM d’agissements à la limite de la légalité alors que notre combat est dans le domaine des idées, des arguments et que toutes nos actions ont systématiquement été opérées dans la transparence et dans un but d’information montre bien que certains, parmi les conseillers municipaux, n’ont pas pris la mesure de leur responsabilité dans le climat actuel. Comment peuvent-ils imaginer qu’il n’y a que le Collectif qui soit susceptible de montrer son opposition au projet ?  Près de 400 personnes ont signé la pétition (et elle comporterait plus encore de signatures si nous avions frappé à toutes les portes de Saint-Ouen) et la personne qui a collé le scotch sur les panneaux peut très bien ne pas faire partie de la liste des signataires. La majorité des Audoniens, en fait, est contre cette fusion ! Ensuite, porter plainte pour dégradation du matériel publique à cause d’un bout de scotch sur un panneau est un abus qui montre bien l’état d’esprit de certains parmi les conseillers municipaux. Soyons sérieux et agissons en adultes responsables ! Une broutille de ce type ne mérite pas d’envoyer le CIFSOM à la gendarmerie sinon il va falloir que ses membres aménagent leurs horaires de travail en fonction de ceux de la gendarmerie. En effet, le CIFSOM peut faire office de suspect n° 1 pour plein de choses : les tags au lavoir (qui, j’espère, ont été l’occasion d’un dépôt de plainte en gendarmerie !), les dégradations dans les toilettes publiques, les ordures oubliées sur l’île, les panneaux tordus lors d’accidents de circulation, les chutes de pluie abondantes, la neige qui tarde à tomber dans les stations de ski et j’en passe…

Quant au petit malin responsable de ce bout de scotch sur les panneaux de Saint-Ouen qui a mis la municipalité en émoi, je n’aurai qu’un mot, en espérant qu’il m’entende : « C’était rigolo et pas méchant. Ça été, pour moi, l’occasion d’un petit tour à la gendarmerie. Je ne t’en veux pas car tu n’imaginais évidemment pas une telle issue, mais les histoires les plus courtes sont les meilleures et pour bien appuyer mon propos je te propose l’écoute de ce superbe morceau de Brassens, Stances à un cambrioleur qui résume parfaitement mon état d’esprit à ton endroit. Cordialement et adieu j’espère ! »

18 réflexions sur “Analyses

  1. C’est le maire lui-même qui est allé, au beau matin,à l’aube, muni de son rouleau de scotch intermarché, habillé de noir et rasant les murs de Saint-Ouen…
    Nos élus ont toujours eu de très bonnes idées… pour écarter les personnes gênantes!
    Tenez bon, bandes d’anarchistes et ne lâchez rien!
    Manu

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  2. Je suis scotché!!!
    Ça colle pas tout ça!

    Yen a qui veulent la fusion mais pas les scotchs.
    Yen a qui veulent les scotchs mais pas la fusion!
    Ben, votons pour recoller les Audoniens!
    C’était le post’it du jour
    Signé Super Glue
    Amicollement
    Bon WE

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    • C’est vrai,
      en espérant quand même que je n’aurai pas l’occasion d’aller à Fleury Mérogis pour en parler, ou au fond de la Loire avec du lest aux pieds pour exposer mon point de vue aux petits poissons, sait-on jamais… 🙂

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  3. Em me levant de bon matin ce matin, je passe devant ma boite aux lettres.
    Cette jolie boite aux lettres est devant la maison sur la voix publique.
    Et moi devant la boite aux lettres qui elle même est devant la maison (pour ceux qui ont du mal à suivre).
    Et vlatipa (du verbe vlatiper) que je constate une crêpe sur mon autocollant de Saint Ouen les vignes collé sur la boite aux lettres devant la maison et moi.
    Indigné je suis, en colère, kikafèça me demande-je.

    Bah dès demain j’m’en va porter plainte au commissariat pour dégradation du bien d’autrui, enfin du mien surtout, car dans ce cas autrui c’est moi!
    J’ai ma petite idée sur l’identité du coupable (ou de la coupable) et j’va l’dire aux gendarmes!

    Non mais des fois.
    J’ai des photos de la crêpe pour les gourmands.
    Bonne enquête

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  4. bon courage pour cette nouvelle péripétie totalement ridicule qui malheureusement fait perdre du temps inutilement à des personnes qui ont d’autres chats à fouetter … le ridicule ne tue pas heureusement…

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    • Brassens aurait pu faire un superbe morceau sur ce bout de scotch qui a mis en émoi la municipalité de Saint-Ouen-les-Vignes…
      Et si « l’horrible » poseur de scotch aime Brassens alors il est digne d’éloges…

      Celle-ci par exemple pourrait parler d’un petit bout de scotch que l’on ne saurait voir…

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  5. Il me semble qu’il serait préférable d’éviter des initiatives disproportionnées qui pourraient engendrer des tensions et du ressentiment entre la population et leurs représentants élus.
    Se dire les choses en face sans colère ni passion mais avec respect et franchise.

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    • C’est sûr.
      Malheureusement, depuis le début cette affaire de fusion est placée sous le signe du manque de mesure de la municipalité. J’ai bien peur que le mal soit profond.
      Respect et franchise sont en effet deux valeurs un peu oubliées dans cette sordide histoire…

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